samedi 16 avril 2011

Parlons Élections: le vote outil de démocratie?


Le vote: ce glorieux moment, qui selon certains, représente l'apogée même de la démocratie. On préconise qu’il donne une voix à tous, des plus démunis aux plus aisés, qu’il contribue à façonner la société future et qu’il détermine qui aura quoi, comment et combien. Ainsi, dans l’imaginaire du peuple le vote devient un moment où le citoyen se sent en pouvoir et même en devoir de contribuer au bon fonctionnement de sa société. 

Selon le Larousse, la démocratie est un «système politique, une forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.» Si nous parlons de souveraineté, nous parlons de pouvoir suprême, voir de pouvoir absolu qui emporte sur tous les autres. En autre mot, lorsque le citoyen vote, son vote doit être considéré comme un acte souverain, sa voix, son choix doit emporter sur le reste pour que l'acte mène à la démocratie. 

Cependant, dans nos sociétés modernes, les forces politiques ne résident plus juste entre les mains des citoyens. Il est aussi dans les mains des groupes d'intérêts qui eux, ont la capacité de rivaliser contre le pouvoir souverain du peuple. Ces groupes d'intérêts vont s'interposer entre les individus, leur vote et le pouvoir qui en résulte. C'est à dire, l'acte de voter devient piégé entre un acte qui devrait être démocratique, souverain et la puissance des groupes d'intérêts qui détermineront si le vote sera respecté. 

La liste des groupes d'intérêts est longue mais nous pouvons les diviser en deux grandes catégories: les groupes d'intérêts publique, surtout financés par le public comme le gouvernement, et les groupes d'intérêts privés, surtout financés par le privé comme les grandes entreprises. Le pouvoir d’un groupe d'intérêt réside dans sa force et sa capacité de s'imposer sur l'état actuel de la société. Dans le système économique et politique néolibéral de nos jours, le pouvoir revient à celui qui détient le capital et le financement. L'argent émane de la sphère publique, produit par le gouvernement, mais ce n'est pas elle qui le détient. C'est plutôt la sphère privé, les grande entreprises, qui détiennent le pouvoir économique et alors le pouvoir d'imposer leur volonté sur le gouvernement et la société civile. En autre mots, «La démocratie tend ainsi à se transformer en un vaste ensemble d'organisations corporatistes, où la puissance remplace la légitimité».

Dans ce contexte, la crise démocratique actuelle est devenue incontournable. Ce déficit démocratique est caractérisé par un pouvoir technocratique au sein du gouvernement et par un pouvoir d'associations corporatives qui ont tendance à se substituer aux élus. Par sa nature même, elle engendre une réduction du pouvoir souverain des citoyens. Dans cette optique, les abstentions de vote deviennent l'indicateur du déficit démocratique car sentant que leur pouvoir souverain est bafoué, les citoyens se désistent à voter (40% en 2008 au Canada).

D’une part, il est possible d’accuser les citoyens et les politiciens de manquer à leur devoir en tant que membres actifs de la société. D’autre part, il est aussi possible d’accuser les groupes d’intérêts puissants de s'imposer financièrement sur le pouvoir souverain et d'utiliser les masses médias en tant qu’outils de manipulation de l'opinion publique et outils de propagande pour leur intérêts. Peu importe sur qui on décide de mettre le blâme, cela rime à une démocratie biaisé: les citoyens n’ont pas les outils ni le pouvoir souverain pour faire un choix éclairé et la désinformation politique mêlée au pourvoir d'influence des groupes d'intérêts supplantent le sens même du vote. En autres mots, le citoyen qu’il vote ou qu’il s’abstient est souvent  dans l'incapacité  non seulement d’expliquer de manière claire son choix politique mais aussi dans l'incapacité d'exercer son pouvoir souverain à travers le vote. Ceci se reflète à plusieurs niveaux que cela soit dans le manque de diversité de choix politique ou dans la système non représentatif des votes, ou abstentions, actuels.

Malgré tout, le fait de voter ou pas est un choix politique qui a un poids lourd dans l’évolution d’une société. Et ce car si on s'abstient, on crée un vide politique facilement manipulable par les groupes d'intérêts. Cependant le vote n’est exercé qu'une fois chaque quatre ans. Une société, avec toutes ses valeurs, ses rêves, ses réussites ou ses échecs, est construit dans le quotidien. Jours par jours, heure par heure, les citoyens, les groupes d’intérêts, les médias construisent le monde dans lequel nous vivons. Il ne suffit pas de voter ou de s’abstenir une journée par quatre ans pour contribuer à la démocratie ou pour dénoncer son déficit. 

Pour imposer le pouvoir souverain du peuple, le citoyen doit développer une nouvelle stratégie. Celle-ci doit prendre racine dans l'implication politique quotidienne de chacun. Le choix de produits qu’on consomme, la signature d'une pétition ou la diffusion d'information alternative sont  des gestes  qui combattent le défaitisme face à un système de plus en plus défaillant démocratiquement. La vraie démocratie réside en chacun de nous. Chaque individu exerce son pouvoir souverain dans sa manière de s’intéresser et d’interagir dans la société qui l’entoure. Alors, notre devoir en tant que citoyen actif de notre société réside plutôt dans les actes que nous posons en dehors du bureau de scrutin. Enfin, que nous votons ou que nous nous abstenons, la souveraineté qui émane du peuple ne peut  exister que si nos gestes sont complémentaires à nos convictions politiques et nos aspirations sociétales dans le quotidien.

dimanche 3 avril 2011

Manifestation 2 avril 2011 CSMM du 20 février à Montréal


Suites aux manifestations massives de plusieurs milliers de personnes au Maroc depuis le 20 février 2011, un comité de soutien s'est formé à Montréal. Le comité soutien les revendications du mouvement marocain du 20 février et revendique une plus grande démocratie ainsi que transparence du gouvernement marocain. Il espère entre-autre l'adoption d'une constitution démocratique, la libération des détenus politique, l'intégration de la langue berbère dans les institutions et la fin de la corruption d'État. De plus, le comité appel au soutien du peuple québécois et canadien pour défendre les droits de l'homme au Maroc et il dénonce la violence exercée par les autorités policières à l'encontre des manifestants au Maroc.

vendredi 1 avril 2011

Budget Bachand: la seule alternative?

Les effets du budget Bachand se font déjà sentir dans la société québécoise. Pourtant, plusieurs sources semblent indiquer des possibilités d'alternatives plus équitable.

Un vieux dicton de l'ancien grec dit: « Διαίρει καὶ βασίλευε », c'est -à- dire:  «diviser pour mieux régner». Vieille de plus de 3000 ans, cette stratégie politique  semble encore très efficace aujourd'hui. Ainsi, il est intéressant de noter que l'annonce du budget Bachand a créé justement cet effet au sein de la société québécoise; elle se divise pour s'accuser mutuellement du manque de responsabilité financière. Pour l'instant, les étudiants semblent les heureux élus médiatiques des accusés. Cependant, il y a plusieurs victimes dans la mire politique qui devront débourser la facture sociale. Le budget englobe beaucoup plus qu'une hausse sur les frais de l'éducation: taxe sur la santé, hausse des frais des services publics, baisse des dépenses publics, privatisation des services sociaux, etc. Tout ces moyens effritent les acquis sociaux et ciblent les plus démunis de la société. Est-ce vraiment la seule alternative?

D'abord, on se doit d'analyser le tout avec un vue d'ensemble tout en restant sensible aux besoins de tous les sphères sociales. Il est légitime pour les contribuables ET les étudiants de demander des explications ou de contester le budget Bachand. Dans cette optique, il est d'une urgence vitale de défendre le droit de s'exprimer face au gouvernement. C'est inquiétant de constater que dès que la société civile ose critiquer ou poser des questions, elle est réprimée avec force. Toute entrave à la liberté d'expression doit être dénoncée, et ce incluant les brutalités policières commises contre les étudiants le 31 mars 2011 à Montréal. Ce type de répression n'est pas digne d'une démocratie mais plutôt d'une dictature.

De plus, tout le monde semble avoir oublié que dans une société où chacun reçois un service public «gratuit», que cela soit en éducation, santé ou autre, il est essentiel que tout le monde contribue à payer la facture, incluant les entreprises. Dans ce cas, il est incontestable que la société ainsi que le gouvernement se doit d'appliquer les alternatives fiscales qui répartissent la richesse de manière plus équitable. Cela s'appelle la solidarité sociale et il est essentiel au bon fonctionnement de la société.

Il est d'autant importance que tout les citoyens démystifient l'économie québécoise et que les vrais enjeux soient attaqués de plein front.  C'est le devoir des citoyens de s'informer, de poser des questions et d'essayer de prendre des décisions qui sont pour le bien commun de toute la société. IRIS, l'Institut de recherche et d'informations sociaux-économiques, est un bon départ pour mieux comprendre l'économie et la fiscalité québécoise et canadienne.

Vous serez peut-être surpris de lire qu'au Québec: les ressources sont vendues à des prix dérisoires aux compagnies privés, que 50% des compagnies ne payent AUCUN impôt, que le taux d'impôts des contribuables est dans les normes mondiales versus les services publics reçus et que la dette du Québec n'est pas écrasante mais plutôt d'un maigre 1,5 % du PIB. Grâce aux recherches et études variés dont ceux de IRIS, il est possible de constater et démontrer que non seulement il existe des multitudes d'alternatives au budget proposer mais aussi que les politiciens québécois s'appuient sur des mythes économiques pour semer la discorde dans la société.

Il est temps de reconnaitre la richesse de notre filet sociale et des services publics. Si nous ne reconnaissons pas l'importance de cette solidarité sociale,  nous pourrons nous retrouver comme aux États-Unis où 40 million de personne n'ont aucun accès aux soins de santé de base, l'assurance maladie coûte plus de 5000$ par année par personne, l'université coûte un minimum 13 000$ par année et où la dette du pays dépasse 16% du PIB.

C'est notre devoir de rester vigilants et critiques. Nous avons le droit de critiquer la manière dont les services publics sont gérés mais cela n'implique pas nécessairement leurs destruction. Ainsi, c'est notre droit de remettre en question, de proposer des alternatives et de demander des explications. Il faut se poser la question: quelle sorte de société veuille-je créer pour le future?

Pour plus d'information, alternatives et outils de réflexions: